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Photo du rédacteurRuben Perez

Comment bien se présenter, sous l’angle du storytelling ?

Le storytelling est vu comme une expertise utile seulement si vous travaillez chez Pixar ou Netflix. En réalité, l’art de raconter une histoire captivante devait être enseigné à tous, tant elle peut avoir un impact sur notre capacité à convaincre et inspirer.

Vous pouvez recourir à la structure du storytelling pour parler de vous, de votre activité ou d’un produit. Cela peut être l’arme qui va fasciner votre audience au cours d’un podcast, un discours ou même pour vous préparer à un entretien d’embauche.


Ce que je vais vous montrer ici, c’est l’art subtil du storytelling. Ne vous sentez pas découragé par la difficulté d’associer votre histoire à la structure que nous allons détailler. Au contraire, piochez dans les idées qui résonnent en vous, inspirez-vous de ces étapes pour valoriser la manière dont vous vous présentez.

Dans chaque individu, il y a 1000 histoires. Choisissez celle qui parle à votre audience.


La structure pour se présenter avec le storytelling


Pour construire un discours en utilisant le storytelling, vous devez suivre une structure en 4 étapes :

  • Étape 1 : Le problème stable

  • Étape 2 : Le changement soudain

  • Étape 3 : Les actions qui en découlent

  • Étape 4 : La nouvelle stabilité


Cette structure, simple, en apparence, est en réalité complexe. C’est dans cette complexité que je prends un grand plaisir à raconter l’histoire de mes clients et que vous pouvez retracer la vôtre. Ces étapes peuvent être parcourues en 30 secondes comme en 30 minutes.



Étape 1 : le problème stable


Toute histoire, film, livre débute par un problème : de la Belle et la Bête à la Bible, aucun récit ne déroge à cette règle. Le vôtre ne doit pas faire exception.


Votre histoire doit commencer par un obstacle pour :

  • attirer l’attention de votre audience

  • générer du mouvement (problème = solution = changement = mouvement).


Ce problème, pour être bien amené, doit avoir été profond et vous avoir marqué. Mais il doit aussi être perçu comme tel par votre cible, votre audience.


Par exemple : Quand j’étais petit, j’ai pris le rôle du méchant, j’étais celui qui tapait les élèves de mon école. Je passais plus de temps chez le proviseur que dans ma classe, je parlais mal à ma mère. Et le pire, c’est que je trouvais cela cool.


Ceci est un excellent point de départ, car il respecte les critères suivants : - Il n’était pas perçu comme un souci et n’a donc jamais été analysé comme tel par le héros. Ce jeune dont on raconte l’histoire ne ressentait pas la situation comme étant problématique. Il est profond. C’est un problème dur à résoudre, solidement ancré. Il est dangereux. Il peut faire du mal à celui qui le porte, mais aussi à son environnement.

Après la lecture de ces quelques lignes, vous vous demandez surement quel est votre problème. Est-ce que vous en avez un ? La réponse est certainement oui : il y a un élément dans votre vie qui vous a conduit à faire les choses différemment. Faites de cet élément un problème.

Ne commettez pas l’erreur d’inventer une difficulté, votre histoire doit être authentique !



Storytelling pour se présenter

Étape 2 : le changement soudain.


C’est le fameux « Et puis un jour » que l’on peut lire dans les livres pour enfants. Une situation surgit et vous pousse à faire face à votre problème profond. Cette péripétie ne vous permet pas d’analyser votre problème ou de le voir comme un défi, mais elle vient le chatouiller subtilement.

Faites attention à ne pas faire de ce changement soudain une solution à votre condition : vous tueriez l’intrique ! Or, une bonne histoire est une histoire intrigante !


En reprenant notre exemple de tout à l’heure, le changement soudain pourrait être « Et puis un jour, mon prof de biologie m’a demandé de rester dans la classe et m’a conseillé de lire un livre. Il me l’a même prêté. J’ai lu ce livre en 4 heures et je lui ai rendu le lendemain. Une semaine après, il m’en a prêté un autre, puis un autre, et un autre ».

Ici, on crée une ouverture. On s’éloigne de la stabilité, de la routine du héros.


Si vous regardez les films Pixar, vous verrez que le « et puis » est le moment où le personnage principal est transporté loin de sa réalité. C’est vrai pour Toy Story, Nemo, Ratatouille, Wall E…

C’est une manière assez simple de donner au héros l’opportunité de se toiser dans le miroir, de voir son problème profond.

Andrew Stanton qui bosse chez Pixar est un expert en la matière et il suit exactement cette structure. Il explique que le storytelling est de faire en sorte que chaque phrase prononcée, de la première à la dernière, mène à un but précis.


Andrew Stanton parlant de storytelling

Ce changement soudain doit donc respecter les critères suivants : - Il doit être soudain, oui je le spécifie ; - Il ne doit pas être directement lié au problème profond ; - Il doit éloigner le héros de son quotidien.

Votre changement soudain n’a absolument pas besoin d’être un bouleversement immense. En réalité, il peut être mineur, mais son effet sur vous, ou la vision que vous avez de vous-même doit être majeur. C’est le grain de sable qui enraye la machine.



Étape 3 : les actions qui découlent du changement


Le rôle de l’étape 2 est de pousser notre héros (vous) à s’extirper de sa stabilité. Une fois qu’il en est sorti, il va naturellement agir différemment pour essayer de regagner une zone de confort pérenne.

Il faut voir cela comme une bulle dans une bouteille de Badoit : une fois libérée, elle va tout faire pour se frayer un chemin à la surface et être à nouveau stable.


Ce besoin de stabilité est inhérent à notre nature. La beauté d’une histoire réside souvent dans l’ingéniosité du personnage principal à se créer une nouvelle stabilité sans se mentir.

Bref. Ici c’est le moment de « et puis, donc, et après ». Une succession d’actions poussées par le changement soudain.


Attention, ayez en tête que cette succession d’actions doit vous conduire à découvrir 2 choses :

  • Vous allez pouvoir verbaliser votre problème profond ;

  • Vous allez être à nouveau stable et sans problème.


Quand je construis l’histoire d’un client je n’oublie jamais où je veux aller, vers quelle étape 4 je dois amener mon audience. Et surtout je m’amuse à créer du suspense en ne dévoilant jamais quelle sera cette dernière étape.


Pour notre héros à qui le professeur de bio prête de plus en plus de livres, les actions pourraient être :

  • Je me suis inscrit à la bibliothèque ;

  • J’ai découvert un ouvrage sur les insectes ;

  • Je me suis passionné pour la mante religieuse et j’ai fait un documentaire sur le sujet ;

  • Aujourd’hui je suis honoré de recevoir ce prix du meilleur documentaire pour mon dernier film, « Les araignées ne piquent pas ». Mais je suis surtout fier de qui je suis devenu grâce à mes films.

Et oui, c’est un discours de remerciement après la réception d’un prix ! 🙂


Vous pouvez voir ici que les actions doivent se dérouler logiquement, tout doit être fluide.

Si vous préparez une prise de parole de 30 minutes ou un long article, vous pouvez ajouter des expressions qui apportent de la logique comme « de ce fait » ou « et puis en fait ».

Évitez cependant les tournures du style « mais », « par contre » ou « en revanche », qui viennent modifier la donnée qui vient d’être délivrée. Cela rend le discours moins compréhensible, car l’audience doit faire des allers-retours entre l’information A et l’information B, qui modifie A.


Votre récit doit être rythmé, soyez donc vigilant à ne pas vous lancer dans de longues histoires pleines de détails sans importance. Il est facile de perdre votre audience lorsque vous racontez les étapes qui suivent le changement. Or, il faut que ceux qui vous écoutent rebondissent avec vous, pas qu’ils s’ennuient !

La succession d’actions doit respecter les détails ci-dessous : - Ne surtout pas révéler l’étape d’après (c’est très important !) - Être moins surprenante que le changement soudain. Il faut sentir que vous voulez plus de stabilité, que vos actions sont logiques. - Se dévoiler naturellement et de façon rythmée.

Étape 4 : La nouvelle stabilité

Et voilà qu’on y arrive ! Vous étiez constant, mais habité par un problème profond. On vous a bousculé et vous avez avancé vers une nouvelle stabilité.

Cette nouvelle stabilité est vide du problème initial. Les étapes 2 et 3 vous on permis de voir la situation comme problématique et de la comprendre. Vous êtes à présent bien dans vos baskets.


Ok, retournons voir notre documentariste ! Voilà son étape 4 :

« Ce que les insectes m’ont apporté c’est bien plus que des prix. Plus qu’un métier, plus qu’un hobby. Ma passion pour la mante religieuse étant en fait une façon de ne plus me cacher l’absence de mon père, qui est parti quand j’avais 7 ans. Les psychologues que j’ai vus durant mon enfance n’ont pas pu me soigner, mais les insectes eux, on fait de moi un homme meilleur. Quand je les filme, je leur murmure merci et j’espère qu’ils m’entendent. MERCI ! »


Ah cette étape 4, elle me met parfois la larme à l’œil. C’est le moment où le problème profond se révèle puis s’évanouit.

Le problème c’est comme l’obscurité, quand on met la lumière dessus il disparait.

Cette étape 4 doit : - Révéler l’analyse du problème profond ; - Donner au héros plus de sagesse et parfois de vulnérabilité, l’humaniser ; - Montrer la big picture à l’audience.

Comme je l’ai dit, le storytelling est un art. Il doit être pratiqué encore et encore pour être maitrisé. Il sera certainement difficile pour vous de respecter toutes ces étapes et ces critères, mais si un détail a pu vous inspirer, vous avez tout gagné !


Et puis évidemment, je suis là pour qu’ensemble nous puissions créer votre histoire. Contactez-moi !

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